Tout en portant sur le même domaine qu’en 2023-24, le séminaire de cette année abordera de nouvelles questions et donnera à lire de nouveaux écrits, sans redite. Des séances présenteront les problématiques et les démarches des études émergeantes croisant histoire de la littérature et handicap, ainsi que leur équivalent anglophone plus ancien appelé disability studies. S’il a été principalement question en 2023-24 de l’expérience sourde avant la LSF, nous mettrons cette année l’accent sur l’écriture en contexte de cécité bien avant le braille. Nous n’excluons pas d’élargir l’enquête au discours sur le handicap en littérature (représentation du soldat invalide de guerre, de toute infirmité), au XVIe siècle et au XVIIe siècle.
Notre approche interrogera de façon élargie l’écriture en contexte de cécité, de surdité, d’infirmité, la publication de livres ou encore la valorisation littéraire associée à un rédacteur aveugle, sourd, estropié, portant une prothèse… Une telle approche permet à la fois de faire apparaître une expérience du handicap qui associe la personne aveugle ou marquée par une infirmité, et un entourage, mais aussi une plus grande présence du littéraire dans l’univers social. Nous pourrons travailler sur des auteurs canonisés (Ronsard et Du Bellay, devenus sourds très jeunes), des auteurs moins connus (des poètes aveugles tels que Jean de Saint-Samson, Henry Humbert, François Malaval, ou encore le soldat écrivain François de La Noue surnommé « Bras-de-fer » à cause de sa prothèse), ainsi que d’autres qui ont laissé un témoignage ou qui ont suscité des écrits sans être eux-mêmes écrivains. Dans le cadre d’une histoire littéraire du handicap, nous pourrons enfin interroger les représentations et les mises en fiction de personnages au corps stigmatisé.
- Enseignante: Duru Audrey