Les Printemps Arabes (2011) et le « Hirak » algérien (2019) ont suscité un regain d’intérêt pour les caméras politisées dans le monde arabe. Pourtant, l’acte de « filmer politique » dans cette aire géographique n’a pas commencé avec les manifestations de la place Tahrir et de l’avenue Habib Bourguiba. Ce cours se propose de parcourir divers gestes, formes et dispositifs proposés par les cinéastes arabes pour « filmer politique » depuis les années 1950, dans des contextes contraignants et autoritaires. On s’intéressera ainsi au service cinéma du GPRA (Algérie) et à celui de l’OLP (Palestine), au cinéma amateur en Tunisie et au documentaire de création censuré au Maroc, aux carrières des Libanaises Jocelyne Saab et Heiny Srour et du maître syrien Omar Amiralay, pour terminer sur quelques propositions contemporaines. Chaque séance concernera l’étude d’un pays et d’une période précise, et d’un corpus audiovisuel rare, dont le geste cinéaste sera ensuite analysé précisément et replacé dans son contexte.


Ce cours vise à parcourir chronologiquement, des premiers temps à nos jours, différentes formes et gestes de cinéma documentaire, à travers le prisme de la question de l’écriture de l’histoire. Cette question est prise dans son sens très large et concernent autant les histoires et mémoires individuelles que collectives. L’enjeu est de familiariser les étudiants avec les jalons principaux de l’histoire et de l’esthétique du cinéma documentaire, en incluant autant des films recourant à l’immersion, au cinéma direct, ou à la parole filmée, que des films de recomposition du réel et de montage d’archives. Ponctué d’extraits et de rencontres, ce cours se veut aussi un répertoire de formes possibles à destination des futurs étudiants du M2 documentaire.