
Les discours politiques et médiatiques actuels sur les réfugié·e·s tendent à occulter le vécu et le parcours des personnes concernées en surexposant soit leur identité d’arrivée, soit leur identité de départ. Or l’expérience exilique conjugue les deux, dans une « dynamique de multi-appartenance que les logiques citoyennes des États-nations peinent à intégrer » (Alexis Nouss). La littérature offre une voie d’accès privilégiée à cette dynamique propre à la condition exilique.
Le cours se propose d’étudier les stratégies, esthétiques et postures mobilisées dans les récits d’exil en langue allemande, depuis la période 1933-1945 jusqu’à nos jours. On abordera donc, d’une part, des textes d’écrivain·e·s allemand·e·s parti·e·s en exil pour fuir l’Allemagne nazie et, de l’autre, des œuvres contemporaines d’écrivain·e·s et d’artistes d’origine étrangère exilé·e·s en Allemagne. En replaçant les productions dans leur contexte, on s’attachera à dégager aussi bien les similitudes et les divergences qui existent entre ces différentes configurations historiques, que les connexions éventuellement établies, entre celles-ci et avec les textes d’autres époques, par les auteur·rice·s elles/eux-mêmes.
- Enseignant: Meyer Christine